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Micron 1ᵉʳ est persuadé que ce qui légal est démocratique. Je comprends qu’un banquier ignore la différence. Je ne lui jette pas la pierre, on ne peut juger qu’à hauteur de ses compétences. Et, quelles sont les compétences d’un banquier à part jouer avec sa calculette  frénétiquement et avec la vie des personnes pour observer le résultat comme un scientifique avec des souris blanches ?

L’article 16 de la constitution permet au président de la République de s’octroyer les pleins pouvoirs. Oui, sous le contrôle du Conseil constitutionnel. Cependant, comme l’article 16 est dans la constitution, le Conseil dira que les décisions prises sont constitutionnelles. Soit dit en passant, quand on sait que le Conseil se moque des conflits d’intérêt de ses membres, on imagine à quelle sauce on va être mangé.
Alors, l’article 16 est-il légal ? Oui.
L’article 16 est-il constitutionnel ? Oui.
L’article 16 est-il démocratique ? Non.

Je vous arrête immédiatement, je me mets à sa place et je le comprends.

Bien sûr, il y a de la violence, personnellement, je n’aime pas la violence, mais…

  • Le 49.3, c’est violent.
  • Un voltigeur (appelons un chat, un chat) qui roule avec sa motocyclette sur un manifestant qui rentre chez lui (qui n’est donc plus un manifestant). C’est violent.
  • Une nasse illégale. C’est violent.
  • Garde à vue massive sans justification. C’est violent.
  • Le pipo des 1 200 €. C’est violent.
  • Censurer le Parlement. C’est violent.
  • Défiscaliser les heures supplémentaires pour déséquilibrer notre système social pour le bénéfice des actionnaires en prétendant que c’est pour donner du pouvoir d’achat au travailleur. C’est violent.
  • Faire croire qu’un bénéficiaire du RSA a presque le même revenu qu’un travailleur (ce n’est quand même pas leur faute si le temps partiel contraint est légal). C’est violent.
  • Promettre la main sur le cœur pour ses vœux en décembre 2017 d'offrir un toit à tous ceux qui n’en ont pas avec comme résultat plus du doublement du nombre de SDF (et non, pas à cause de la COVID). C’est violent.
  • Dire aux Français de traverser la rue pour trouver du travail, c’est violent.
  • Élisabeth Borne qui humilie une personne en situation de handicap en lui disant de reprendre une activité professionnelle alors que les entreprises préfèrent payer des amendes que respecter le quota de 6 % (ce qui n’est pourtant pas beaucoup). C’est violent.
  • Un président qui fait un caprice. C’est violent.
  • Parler de responsabilité lorsqu’il a l’immunité, c’est violent.
  • Un président qui croie que seul lui a les solutions et que personne d’autre peut en avoir et en fait une règle, c’est violent.
  • Ne rien faire (ou tellement peu) contre le dérèglement climatique alors que nos vies en dépendent, c’est violent.
  • Trouver normal de contourner les restrictions d’eau en cas de sécheresse avec des mégabassines qui puisent l’eau dans les nappes phréatiques (un bien commun), c’est violent.
  • Dire que la France n’a pas les moyens d’augmenter les salaires alors que l'on passe six ans à donner des milliards sans contrepartie aux riches et aux grandes entreprises (qui visiblement n’en avaient pas besoin quand on voit les dividendes records), c’est violent.
  • Dire aux citoyens d’appeler le 15 (pourtant constamment saturé par manque de moyen et de personnel) pour résoudre les fermetures des urgences hospitalières pour pouvoir dire : « Vous voyez, le service public, ça ne fonctionne pas, car il y a des morts » (il ne l’a pas encore dit, mais vous verrez, il le dira, c’est certain), c’est violent.
  • La malheureuse Zineb Redouane tué par une grenade et qu’il n’y ait pas de conséquence, c’est violent (nous n’oublierons jamais puisque nos cœurs saignent d’y penser).

Je continuerais longtemps comme cela si je m’écoutais.

Est-ce le célèbre « en même temps » ?

Oui, la violence est condamnable, mais quand aucun moyen pacifique ne fonctionne pour se faire respecter et écouter, quel moyen proposez-vous ?
Oui, il n’est pas sourd. Néanmoins, entendre n’est pas écouter.

Oui, visiblement la violence, mentir, insulter, mutiler, l’irrespect est légal pour un banquier président et sa clique, est-ce démocratique, il n’y a pas moyen.

Micron 1ᵉʳ à apporter la preuve indiscutable qu’un banquier, à part faire joujou avec sa calculatrice et avec nos vies, cela ne sert à rien.

Photo : Nick Youngson.

Pourquoi « Micron 1ᵉʳ » ?
Un micron, c’est tout petit et « 1ᵉʳ » car c’est le premier président à l’être autant.