Se faire servir dans vos contenants chez les commerçants est une pratique vieille comme le monde qui revient au goût du jour.
Avec la décroissance débutée en 2008, la conscience écologique, la praticité et il ne faut pas s’en cacher, par souci d’économie ; se faire servir dans les boîtes et poches réutilisables que l’on apporte avec nous chez les commerçants de proximités est devenue une pratique de plus en plus courante.
Certains commerçants accueillent facilement cette pratique. D’autres s’inquiètent de leurs responsabilités si le client tombe malade.
La loi anti-gaspillage du lundi 10 février 2020 (décret d’application le 12) met les choses au clair une fois pour toutes dans l’article L 120-2 du Code de la consommation intitulé « Vente de produits sans emballage » :
Dans les commerces de vente au détail, le contenant réutilisable peut être fourni par le détaillant sur le lieu de vente ou être apporté par le consommateur.
Tout consommateur final peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté.
Un affichage en magasin informe le consommateur final sur les règles de nettoyage et d'aptitude des contenants réutilisables.
Dans ce cas, le consommateur est responsable de l'hygiène et de l'aptitude du contenant.
Le commerçant peut refuser le service si le contenant proposé est manifestement sale ou inadapté.
Article L120-2 du Code de la consommation
Cependant, je comprends les réticences de certains commerçants :
- Rien ne prouve que mes contenants sont des contenants alimentaires.
- Rien ne prouve que mes contenants ont été désinfectés dernièrement.
- Rien ne prouve que je réponds honnêtement aux questions qu’il peut se poser.
J'objecterai à ces commerçants ceci :
- Je ne lui demande pas s’il a son diplôme d’artisan, je lui fais confiance.
- Je ne lui demande pas si ce que ce qu’il me sert est bien le produit que je lui achète, je lui fais confiance.
- Je ne lui demande pas si le relevé de températures de ses frigos et chambre froides était bon, je lui fais confiance.
Je m’arrête là, car vous avez compris l’idée.
Maintenant, un commerçant qui pense que j’ai pu faire une faute sans preuve, cela porte un nom :
La présomption de culpabilité.
Les commerçants exigent que les clients leur fassent confiance, parfois (je ne fais pas de généralité), cela est à sens unique.
C’est quand même aberrant que comme clients, nous devions réclamer nos droits.
Quand les manquements aux droits sont toujours en défaveur des clients, on ne peut plus appeler cela des erreurs.