Non, Bernard Cazeneuve ne propose pas de donner des passe-partout à la police, mais c’est le même principe.

Sur internet (et en informatique en général), on utilise le chiffrement pour sécuriser nos échanges : avec notre banque pour acheter des trucs, avec les impôts pour faire notre déclaration, avec des amis pour parler du chat trop mignon qui fait pipi dans la cuvette. Ce chiffrement est sécurisé avec des clés. Vous avez des clés pour chiffrer (pour fermer la porte). Vous donnez une clé à votre banque, une clé aux impôts, des clés à vos amis pour pouvoir voir ce que vous leur transmettez. Ceux qui n’ont pas la clé ne peuvent pas regarder, modifier ou voler. C’est légèrement plus compliqué que ça, mais c’est le principe.

Ce que propose Bernard Cazeneuve, c’est de demander aux acteurs du chiffrement de rendre accessibles au service de renseignements vos échanges privés.

En clair, il veut que les fabricants de serrures fassent des serrures conçues pour faire des passe-partout pour les donner à la police. Ces serrures seraient évidemment obligatoires. Vous, vous donneriez un passe-partout de votre maison, de votre voiture, de votre boîte à lettres à la police ? C’est la fin de la vie privée. Mais il y a une cerise sur le gâteau : ce système permettrait à tous les voleurs de trouver comment faire les passe-partout.

Donc si l’on en revient à l’informatique. Les voleurs pourraient avoir accès à vos comptes en banque pour les vider, savoir combien vous gagnez pour savoir si c’est intéressant de vous cambrioler (oui, chez vous), d’écouter vos conversations pour savoir quand vous partez en vacances, si vous vivez seul, si vous êtes retraité, si vous venez d’acheter une nouvelle voiture toujours pour vous voler. Et si on ne peut plus faire de transactions sécurisées, fini le paiement pas carte bleue.

Et les terroristes alors ? Ben, les terroristes utiliseront des logiciels qui n’auront pas de failles de sécurités souhaitées par Bernard Cazeneuve.

Voilà ce que propose Bernard Cazeneuve.

La lutte contre le terrorisme, je veux bien, mais à ce prix-là, ça vous intéresse, vous ?

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